Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et du Développement Rural |
a. D'importantes mutations affectent aujourd'hui les systèmes de culture traditionnels. On assiste, en effet, à une spécialisation des exploitations, qui tend à associer l'agriculture et l'élevage. Dans les grandes exploitations céréalières et betteravières, qui fonctionnent sans bétail, les rotations classiques avec soles de fourrages et d'engrais vert et emploi du fumir de ferme, sont abandonnées. Les successions culturales sont donc simplifiées, ce qui a pour conséquence d'uniformiser les assolements; ce processus aboutit à la constitution de vastes surfaces occupées par la même plante ou la même variété, et parfois à la succession d'un même crû sur lui-même.C'est le phénomène des "monocultures 11 • Pareils systèmes ont nécessairement recours à des applications plus régulières et plus intensives de biocides agricoles, afin de maîtriser la situation phytosanitaire et le salissement des cultures par les mauvaises herbes.
b. Outre ces modifications des systèmes de culture , on constate que les travaux agricoles, du labour à la récolte, sont de plus en plus effectués par des machines combinées ou de grande envergure, tirées par des tracteurs de plus en plus puissants. Le trafic de ces engins lourds sur les terres risque de tasser le sol, d'affecter ses qualités structurales et, partant, son potentiel de production.
c. La refonte contemporaine des structures agricoles (remembrements, regroupements) est généralement assortie de travaux importants ayant pour but d'adapter les exploitations à la nouvelle technologie. Les réaménagements fonciers entrainent des opérations diverses (éradication des haies et des bocages, reprofilage des cours d'eau et de la voirie, drainages ou irrigations) qui laissent des cicatrices dans le paysage traditionnel des campagnes et peuvent en modifier le tissu écologique et historique.
d. L'assainissement économique des structures agricoles aboutit aussi à exclure des surfaces importantes de terres, déclarées marginales pour des raisons de sol, de situation ou d'exode agricole. Ces terres abandonnées posent des problèmes spécifiques d'entretien ou de réemploi, spécialement dans les régions montagneuses.
Tels sont les causes et les mécanismes en jeu; leurs conséquences sont analysées ci-après.