Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et du Développement Rural |
2-1 Habitat
L’habitat est la première étape dans l’amélioration de l’élevage traditionnel, pour éviter le vol, son implantation doit se faire à côté du logement du berger. La bergerie est nécessaire pour les animaux afin d’éviter la divagation et de les protéger contre les intempéries (pluie, froid, chaleur, soleil et vent).
Sa mise en place facilite la distribution des compléments alimentaires et de l’eau potable, les manipulations diverses et le contrôle des effectifs.
Pour l’implantation de l’habitat du mouton Djallonké, il faut :
L’habitat peut être construit avec divers matériaux selon les moyens de l’éleveur : matériaux locaux (bambous, bois résistants comme le teck, paille, terre battue) ou de préférence avec du ciment (poteaux armés), couvert de tôle et clôturé avec du grillage soutenu par des poteaux galvanisés. Les dimensions à donner à l’ensemble de la bergerie doivent tenir compte de l’effectif de croisière des reproductrices (effectif maximal des brebis).
Elle doit comporter trois compartiments :
Les poteaux doivent être implantés à une profondeur de 40 à 50 cm et séparés les uns des autres de 2 m pour la clôture de la cour et de 1,5 m au niveau du parc de contention.
A l’entrée de la bergerie est construit un pédiluve pour permettre de lutter contre les tiques surtout Amblyomma variegatum adulte.
- fosse fumière : Il faut aussi prévoir une fosse fumière dans laquelle seront déversées les poudrettes des animaux dégagées des bergeries lors des balayages
Figure 4 : Plan de bergerie
2-2 Equipements
Tableau 2 : Normes indicatives pour les équipements.
No. |
Désignation |
Spécification |
1 |
Mangeoire |
15 cm/brebis |
2 |
Abreuvoir |
3,5l/brebis |
3 |
Râteliers |
2 m |
Figure 5 : Dimensions d’une mangeoire (a) et d’un abreuvoir (b)
Bottes, pelles, brouettes, raglans.
2-3 Alimentation
L’aliment de base du mouton Djallonké est le fourrage (herbes et feuilles des arbustes) des pâturages. L’éleveur doit disposer d’un pâturage dont la qualité du fourrage peut être améliorée par l’introduction de graminée comme le Panicum maximum var C1 et des légumineuses fourragères comme le Leucaena et le Gliricidia. Pour une exploitation durable des pâturages, il est recommandé de ne pas dépasser 6 brebis suitées (brebis et tous ses produits) à l’hectare.
Le mouton Djallonké a besoin d’environ huit heures de pâturage par jour avec un temps de repos de préférence à midi pour lui permettre de s’abreuver. Le respect du temps de pâturage (8 heures par jour) sur de bonnes parcelles fourragères lui permet d’avoir une bonne croissance, une bonne santé et une bonne productivité. La quantité d’aliments consommés par jour par un animal s’exprime généralement en quantité de matières sèches (MS). Elle s’accroît avec les besoins de production. Ainsi :
Figure 6 : Troupeau de moutons Djallonké au pâturage
Les moutons Djallonké ont besoin d’une complémentation aussi bien alimentaire que minérale au retour du pâturage pour couvrir leurs besoins.
Les compléments alimentaires en milieu paysan sont constitués des sous-produits de récolte ou de cuisine (fanes d’arachide et de niébé, paille de maïs ou de riz, épluchures de manioc ou d’igname, sons de bière locale). Certaines plantes fourragères (Leucaena et Gliricidia) sont aussi utilisées dans l’alimentation des petits ruminants souvent comme compléments alimentaires.
Figure 7 : Compléments alimentaires constitués d’épluchures de manioc (a) et de Leucaena (b)
Les sous – produits agro – industriels tels que les graines de coton, le son cubé, la drêche de bière sont à privilégier dans les élevages de grande taille.
Les compléments alimentaires distribués aux animaux doivent être servis dans des mangeoires propres. La complémentation minérale est faite avec les blocs de pierre à lécher.
Il faut aussi assurer un abreuvement à volonté à chaque animal. L’eau doit être servie dans des abreuvoirs propres au parc. En saison pluvieuse, un ovin adulte a besoin de 1,5 litres d’eau par jour contre 3 litres au moins en saison sèche et chaude.
Figure 8 : Abreuvement au parc
Une bonne alimentation permet aux animaux d’être en bon état général et en bonne santé. Cependant certaines maladies peuvent subvenir au sein du troupeau quelle que soit la qualité de l’aliment.
2-4 Santé
Plusieurs maladies sont rencontrées chez les ovins et les caprins dans les élevages au Togo. On peut citer entre autres :
Tableau 3 : Principales maladies des Petits Ruminants, symptômes et traitements
Maladies |
Symptômes |
Période |
Traitement |
Prévention |
Peste des Petits Ruminants |
Écoulements oculaires, nasaux et buccaux d’abord clair puis purulent ; difficultés respiratoires, avec toux ; plaies dans la bouche, de l’animal ; diarrhée parfois mêlée de sang ; Mortalité massive en quelque jours. |
Toute l’année |
Pas de traitement |
Vaccination |
Charbon Bactéridien |
Mort subite ; écoulement du sang des orifices naturels (anus, nez, etc.) ; sang noir qui ne coagule pas ; rate volumineuse (deux fois son volume initial) et boueuse ; les mouches ne s’approchent pas des cadavres |
En début des saisons des pluies |
Antibiotiques |
Vaccination |
Piétin |
Plaie au niveau des onglons ; boiterie ; Plaie au niveau des onglons ; boiterie ; Odeur nauséabonde ; amaigrissement ; Décollement de la couronne |
En saison des pluies |
Bain de bleu de méthylène, de permanganate ou de bétadine iodée dermique |
Appliquer l’hygiène |
Parasitoses Internes |
Amaigrissement, anémié, diarrhée, signe de la bouteille (œdème) en dessous de la gorge (signe de la bouteille) |
Surtout en saison des pluies |
Déparasitage des animaux |
Appliquer l’hygiène ; programme de déparasitage externe |
Parasitoses externes |
Présence de tiques, de puces et de poux sur l’animal ; Lésions de la peau ; Perte de poils et croûte ; Anémie ; L’animal se gratte |
Plus en saison des pluies |
Déparasitage externe des animaux surtout en saison des pluies |
Appliquer l’hygiène ; Programme de déparasitage |
Trypanosomose |
Pertes d’appétit Fièvre en dents de scie Larmoiement Kératite bilatérale Amaigrissement et anémie Pica Poils piqués Avortement Mort |
Toutes saisons |
Trypanocides (Faire appel au vétérinaire) |
Elevage des races trypanotolérantes Trypanocides en usage préventif chez les sujets sensibles Lutte contre les mouches (piège à mouches, insecticide sur les animaux) |
Cowdriose |
Signes nerveux : l’animal tourne en cercle, tombe sur le côté, pédalage, convulsions Difficultés respiratoires, diarrhée Mort foudroyante A l’ouverture du cadavre, gros cœur avec beaucoup d’eau dans le péricarde (autour du cœur) |
En fin de saison des pluies et début saison sèche. |
Antibiotique (faire appel au vétérinaire) |
Déparasitage externe des animaux (lutte contre les tiques) |
Pasteurollose |
Fièvre, Difficultés respiratoires, Toux Ecoulement nasal purulent Cou gonflé Diarrhée (surtout chez les jeunes) |
En toute saison |
Antibiotiques (faire appel au vétérinaire) |
Isoler les animaux malades Vaccination |
L’importance économique de certaines maladies ou l’impossibilité de leur traitement lorsqu’elles apparaissent obligent à faire recours aux mesures prophylactiques (tableau 4).
Tableau 4 : Prophylaxie médicale en vigueur dans les élevages semi-intensifs
Type d’intervention |
Catégorie |
Moment d’intervention |
Vaccination contre la Peste des Petits Ruminants |
Agneaux |
Après sevrage à 90 jours d’âge |
Déparasitages internes tactiques |
Agneaux |
1,5 et 3 mois d’âge |
Déparasitages internes stratégiques |
Adultes, Agneaux |
Mai, août et octobre |
Déparasitages externes |
Adultes, Agneaux |
Balnéation : 2 fois par mois en saison pluvieuse, une fois par mois en saison sèche Passage dans le pédiluve : 4 jours par semaine toute l’année |
2-5 Reproduction
La vitesse de croissance et le format commercial des animaux peuvent être améliorés et les mortalités réduites si l’éleveur respecte un certain nombre de principes.